- ÉPINETTE
- ÉPINETTEÉPINETTEInstrument à clavier, à cordes pincées, de la famille du virginal et du clavecin, connu au XVe siècle et répandu aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’instrument, de forme quadrangulaire, pentagonale ou trapézoïdale, comporte un seul clavier à un seul jeu; les touches sont perpendiculaires aux cordes et en nombre équivalent. Au XVIIe siècle apparurent des épinettes dotées de plusieurs cordes par touches (de 8 et de 4 pieds). Parmi les facteurs, les Denis à Paris, les Rückers à Anvers furent célèbres. On connaît des épinettes à deux claviers placés côte à côte. Le répertoire est celui du clavecin, voire du pianoforte à ses débuts.• 1732; « buisson épineux » XIIIe; de épine♦ Agric. Cage en osier, à compartiments, où l'on met de la volaille à engraisser. ⇒ mue. épinette 2. épinette [ epinɛt ] n. f.• 1864; de pin, avec infl. de épine♦ Région. (Canada) Épicéa. Épinette rouge (⇒ mélèze) , noire, blanche. « Menaud, lui, s'était assis au pied d'une épinette, et personne ne l'eût distingué d'entre les racines » (Savard). Bière d'épinette. épinette 3. épinette [ epinɛt ] n. f.• 1514; de l'it. spinetta, de spina, du lat. spina « épine »♦ Instrument de musique à clavier et à cordes pincées (par un bec de plume comparé à une petite épine) caractérisé par la disposition oblique de ses cordes.♢ Épinette des Vosges : instrument de musique folklorique proche de la cithare.épinetten. f. (Québec) Conifère (genre Picea) apparenté au sapin, à écorce écailleuse et aux aiguilles piquantes qui rayonnent en tous sens autour du rameau. Gomme, bière d'épinette. (V. prusse.)— épinette rouge: nom cour. du mélèze laricin.I.⇒ÉPINETTE1, subst. fém.A.— BOT., pop. Espèce de sapin ou d'arbre résineux d'Amérique du Nord; spéc. (au Canada) épicéa. Les pêcheurs de Terre-Neuve font une sorte de bière avec les jeunes pousses de l'épinette blanche (Ac. 1932). Ce soir, le champagne remplacerait la bière d'épinette (MORAND, Folle amour., 1956, p. 22) :• Le vent soufflait de l'est et chassait devant lui une armée de nuages tristes chargés de neige. Ils défilaient comme une menace au-dessus du sol blanc et des bois sombres; le sol semblait attendre une autre couche à son linceul, et les sapins, les épinettes, les cyprès, serrés les uns contre les autres, n'oscillaient pas, figés dans cet aspect de grande résignation qu'ont les arbres aux troncs droits. Les souches émergeaient de la neige comme des épaves.HÉMON, Chapdelaine, 1916, p. 183.♦ Épinette blanche. Sapin du Canada.Rem. Attesté ds Lar. 19e LITTRÉ, DG; cf. aussi BAILLON t. 1, 1876 et PLAIS. 1969.♦ Épinette rouge. Mélèze d'Amérique. Télesphore avait fait brûler dans le foyer (...) de grosses bûches d'épinette rouge qui donnaient une chaleur égale et soutenue (HÉMON, Chapdelaine, 1916 p. 100).Rem. Attesté aussi ds LITTRÉ, DG; cf. aussi DIONNE 1909 et Forest. 1946.B.— VITIC. Épinette (blanche). Cépage à raisins blancs cultivé notamment en Auxerrois. Nous nous bornerons à citer ici les principaux cépages. Ce sont : en Bourgogne (...) le morillon blanc (syn. épinette) (WURTZ, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 681).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. A. 1765 bot. (Encyclop. t. 14, p. 637b, s.v. sapin : épinette du Canada, épinette de la Nouvelle Angleterre). B. 1838 vitic. (Annales de Flore, p. 362 [mot de la Marne] ds ROLL. Flore t. 3, p. 297). A dér. de pin; suff. -ette; é- initial prob. d'apr. épine (cf. EWFS2; FEW t. 8, p. 548b, s.v. pinus). B dér. de pin (les grappes pendantes ressemblent à des pommes de pin); suff. -ette; é- initial prob. d'apr. épine. À rapprocher de pinot (v. FEW t. 8, pp. 549a-550b, s.v. pinus). Fréq. abs. littér. :13.
II.⇒ÉPINETTE2, subst. fém.A.— ÉCON. RURALE. Cage en osier, quelquefois en bois, divisée en compartiments dans chacun desquels on enferme les volailles que l'on veut engraisser. Synon. mue. Un système de gavage analogue à celui des volailles mises dans une épinette (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 575).— P. compar. Des petits jeunes gens qui gloussent dans les corridors de l'opéra, comme des poulets en épinette (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 611).— P. métaph. Former un jeune homme pris sur les lieux, c'est souvent nourrir une ingratitude à l'épinette (BALZAC, Paysans, 1844-50, p. 123).B.— PÊCHE. Hameçon fait avec des épines d'arbres. Pêche à l'épinette (cf. BAUDR. Pêches 1827, Ac. Compl. 1842).Rem. Attesté aussi ds BESCH. 1845, GUÉRIN 1892, DG, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr.Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. « buisson épineux » (Romances et pastourelles, éd. K. Bartsch, II, 8, 26); 2. 1736 « cage où l'on met une volaille pour l'engraisser » (LIGER, Nouv. maison rustique, Paris, t. 1, p. 113 [ds l'éd. de 1732 d'apr. FEW t. 12, p. 177a, s.v. spina]); 3. 1769 « hameçon » (DUHAMEL DU MONCEAU, Traité gén. des pêches, Paris, t. 1, 1re section, p. 64a : la pêche aux épines, qu'on appelle Epinette). Dér. de épine; suff. -ette. Au sens 2, peut-être dér. de épiner « entourer de branches épineuses » (cf. EWFS2). Fréq. abs. littér. :2.
III.⇒ÉPINETTE3, subst. fém.MUS. Instrument de musique ancien, à cordes pincées et à clavier, plus petit que le clavecin et souvent portatif. [M. Philippe] se leva, et, s'asseyant devant l'épinette séculaire endormie en un coin, fit sortir une valse, une valse enrouée, larmoyante, du ventre geignant de la machine (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Mais. Tellier, 1881, p. 1203). Les touches d'ivoire d'une épinette (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 79). L'épinette, la virginale, l'harpsicorde, le clavecin, sont le même instrument de format varié (...) Il s'agit d'obtenir qu'une pointe, plus ou moins émoussée, pousse une corde, puis échappe en laissant vibrer la corde (BOUASSE, Cordes et membranes, 1926, p. 359).— En partic. Épinette des Vosges. Instrument de musique à cordes pincées. Quelque montagnard (...) qui avait fabriqué lui-même, en tâtonnant souvent, son violon ou son épinette, et qui en jouait de routine (Légendes et fiauves du pays des lacs, Gérardmer, Les Ménestrels de Gérardmer, 1963, p. 171).— Arg. [En parlant d'une femme] Jouer de l'épinette. Faire l'amour. Ces vieilles rigolotes qui remuent pompeusement le derrière comme pour donner à entendre (...) que, mon Dieu! à l'occasion, elles joueraient encore des épinettes avec un certain agrément (COURTELINE, Linottes, Panthéon-Courcelles, 1897, p. 175).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1496 mus. espinete (Dépenses de la ctesse d'Angoulême, Bibl. Richel., ms. 8815, f° 33 ds GAY). Prob. empr., comme beaucoup de terme de mus. et malgré l'écart chronol., à l'ital. spinetta, -o « id. » (dep. 1564 d'apr. DEI), dimin. métaph. de spina « épine », les cordes de cet instrument étant pincées avec des pointes de plume. Fréq. abs. littér. :26. Bbg. QUEM. Fichier.
1. épinette [epinɛt] n. f.ÉTYM. 1380, attestation isolée, « petite épine », XIIIe; de épine.❖———I (1732; « cage », v. 1360). Agric. Cage en osier, à compartiments, où l'on met de la volaille à engraisser. ⇒ Mue.———II (1864). Se dit de certaines espèces de sapin ou de résineux. — (1664, au Canada). Épicéa. || « Menaud, lui, s'était assis au pied d'une épinette, et personne ne l'eût distingué d'entre les racines » (Savard). || Épinette blanche, noire. || Épinette rouge : mélèze d'Amérique. || Gomme d'épinette. || Bière d'épinette, boisson dite en anglais « spruce beer » (équivalent normalisé, au Québec : soda à l'épinette ou soda épinette). || « Des hommes (…) sirotent un pepsi-cola (…) une bière d'épinette, un seven up » (Godbout).❖HOM. 2. Épinette.————————2. épinette [epinɛt] n. f.❖♦ Instrument de musique à clavier et à cordes pincées (par un bec de plume comparé à une petite épine), plus petit qu'un clavecin, et en usage jusqu'au XVIIIe siècle. || Jouer de l'épinette.❖HOM. 1. Épinette.
Encyclopédie Universelle. 2012.